Givre et Nature, un duo enchanteur

Givre et nature,
une vraie découverte pour moi !

Habitant sur le littoral méditerranéen où nos jardins plantés d’agrumes et d’espèces souvent venues des bords de Méditerranée ou des tropiques ne connaissent que très rarement les gelées, j’ai été émerveillée en découvrant l’œuvre artistique de la météo hivernale de l’Isère.

Dans le Vercors, au bord des sentiers, le brouillard nocturne, conjugué au froid, favorise la formation du givre sur la végétation.

Selon les endroits, malgré le soleil, le givre persiste sur les plateaux battus par les vents.  Par ces journées où le thermomètre ne dépasse pas zéro degré, peu de promeneurs se hasardent à aller flâner dans la nature.

Pourtant, celui qui ose est récompensé par le spectacle merveilleux de la campagne figée par le givre, au milieu de décors aussi lumineux que féeriques.

Dans les montagnes, les arbres peuvent garder leur parure hivernale des journées entières, avec d’incroyables effets de couleurs et de matières.

En me promenant, j’ouvrais grand mes yeux pour admirer un monde de cristaux en forme de pointes, de plumes ou d’écailles. Le givre s’était figé dans la direction du vent.

Les feuilles, brins d’herbes, ou rameaux se découvraient hérissés d’aiguilles de glace.

La découverte du givre et de son œuvre artistique a été pour moi quelque chose de fabuleux.

Comme un petit enfant, je n’en « perdais pas une miette » !

Alors, vous allez me demander : hormis de profiter des magnifiques paysages, est-ce envisageable de faire du land art par une telle température ?

Je dois avouer que je me suis fait un peu violence pour oser sortir mes mains, lovées bien au chaud dans les poches de ma doudoune. Malgré le vent, comment résister à l’envie de créer dans un tel décor surréaliste ?

Mais il fallait aller vite car au bout de quelques secondes, mes doigts se figeaient et l’onglée commençait à se faire vraiment douloureuse…

Je saisis un caillou à l’allure de champignon et choisis de le déposer sur un bout de bois triangulaire et carbonisé trouvé devant la bergerie, sans doute le reste d’un feu de bivouac. Ravie du résultat je me lançais à mettre d’autres cailloux en scène pour ne pas faire de jaloux !

Mais très vite mes doigts ne pouvaient plus saisir la moindre pierre et, à mon grand regret, je dus achever ici mon instant créatif pour reprendre mon chemin.

En redescendant, j’admirais le spectacle du givre.

Des habits de saison plein de paillettes pour ces baies si colorées…

… et un peu de sucre glace pour les chardons !

Au bord des chemins, arbres, herbes, baies et rochers habillés de lichen jaune d’or étaient recouverts d’un voile transparent qui avait emprisonné de véritables trésors.

La nature était figée dans un écrin de cristal et en observant de près j’apercevais de fines bulles d’air argentées.

De retour au chaud, à la maison, j’eus envie de poursuivre mon expérience de la glace en remplissant un petit bac à glaçons que je déposais soigneusement, devant ma porte pour la nuit.

Le lendemain, quelques essais d’empilements sur un rocher ont prolongé mon aventure glaciaire.

Alors, OUI il faut être un peu « givré » pour oser pratiquer le land art par des températures négatives. Cependant, au-delà de la pratique du land art, il y a un immense plaisir à savourer la beauté de ces paysages hivernaux, mais aussi leur calme et leur sérénité.

Alors, enfilez vos chandails et coupe-vents, chaussez vos godillots et partez à la découverte du manteau blanc et des cristaux !

Non, ceci n’est pas la lune, mais le soleil en Isère, par -6 degrés à 11h du matin !

Merci Nicolas, mon époux et mon photographe particulier, pour ton travail d’observation et pour les merveilleuses photos qui “rafraîchissent” cette newsletter.

Très belles créations à tous !

Mireille Delcey

Les Flâneries de Charlotte est le fruit d’un cheminement artistique jonché de découvertes et de pratiques très riches : art floral, couture, tricot, modelage de l’argile, randonnée, jardinage et potager en permaculture… 

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Cet article a 8 commentaires

  1. Sylvie LAVIEILLE

    Courageuse
    Le plateau du Vercors est magnifique j’y vais tous les ans en juin pour le rassemblement européen de marche nordique.
    Bravo à tous les deux pour ce magnifique partage de belles photos.
    Je vous embrasse.
    Sylvie

    1. Mireille DELCEY

      Oh oui qu’il est magnifique ! et alors, en juin, avec les fleurs des montagnes, il doit être grandiose !
      Mais la Haute Loire n’est pas mal non plus…
      Nous avons un pays magnifique et la nature nous gâte, partout où l’on est, si on veut bien prendre un temps de pause pour l’observer ! Merci pour ta fidélité. Bises

  2. SOLINAS A-M

    Super ….toujours autant d’imagination ….

    1. Mireille DELCEY

      Imagination et surtout aimer observer et se réjouir, avec beaucoup de gratitude, pour Dame Nature !
      Merci beaucoup pour ta fidélité ! Bises

  3. Jany

    Merci à tous les 2 de nous faire partager-contagier votre émerveillement, merci de votre regard, de votre poésie et de ces très jolies photos. Grosses bises

    1. Mireille DELCEY

      Un grand merci Jany ! Tant mieux si le land art devient contagieux. Comment ne pas s’emerveiller devant de tels paysages et avoir envie de créer, malgré le froid qui fige les doigts… A bientôt ! Bises

  4. Bourgeois Vinet Corinne

    Créatrice de belles choses tu fais émerger douceur et énergie, fraîcheur et chaleur, en tout terrain et toute météo !
    Merci Mireille pour la beauté de tes textes, je me régale de te lire : écrivaine “en herbe”
    Et les images sont si simplement magiques qu’on pourrait oublier le photographe … Donc oui merci également à Nicolas !
    Des grosses bises

    1. Mireille DELCEY

      Merci Corinne ! Tu as raison d’écrire de c’est magique. J’etais bouche bée devant la grandeur de ce spectacle naturel que Nicolas a su si bien capter ! Contente que mon texte t’ait plu. J’écris comme ça me vient et surtout avec beaucoup d’envie ! bises